Votations populaire du 9 février 2025 « Pour une économie responsable respectant les limites planétaires »

Un objectif louable, mais un outil inadéquat : analyse critique de l’initiative des Jeunes Verts

L’initiative des Jeunes Verts sur la responsabilité environnementale ambitionne de répondre à un défi majeur de notre époque : garantir une gestion durable des ressources tout en respectant les limites écologiques de notre planète. Cet objectif est non seulement pertinent, mais impératif. Pourtant, le mécanisme proposé, qui impose un délai de dix ans pour se conformer à ces principes, suscite des interrogations légitimes.

Il est crucial de s’assurer que les outils choisis pour atteindre nos buts soient à la hauteur des enjeux, sans risquer de compromettre les avancées déjà réalisées.

Ne pas opposer l’économie et l’écologie

Il est indéniable que les crises climatiques et écologiques requièrent une réponse forte et coordonnée. Nous devons renforcer nos cadres législatifs et économiques pour assurer un avenir durable. Fixer des règles strictes est indispensable pour orienter les activités humaines vers le respect des écosystèmes. Toutefois, il est fondamental de ne pas opposer économie et écologie. Ces deux dimensions sont interdépendantes et doivent progresser ensemble.

Une économie dynamique et bien structurée peut être un vecteur d’innovations technologiques, d’emplois durables et de solutions à long terme pour les défis environnementaux. Plutôt que de les percevoir comme des ennemies, faisons de l’économie un allié incontournable de la transition écologique.

Les limites d’un délai arbitraire

La proposition de mettre en œuvre une telle transformation en dix ans, bien qu’ambitieuse, soulève plusieurs problèmes :

• Risque de mesures hâtives : Réformer radicalement nos structures économiques et sociétales en un laps de temps aussi court pourrait entraîner des maladresses, voire des effets pervers. Des décisions prises dans l’urgence risquent de compromettre l’efficacité à long terme des réformes.
• Frein à l’innovation : La transition écologique repose sur le développement de technologies nouvelles. Or, celles-ci exigent du temps et des investissements constants. Une pression excessive pourrait décourager ces élans, au lieu de les stimuler.
• Adhésion populaire mise à mal : L’imposition de mesures drastiques en un temps limité risque de susciter incompréhension et rejet. Pour qu’une telle transition réussisse, elle doit être soutenue par la majorité des citoyens.

Le cadre existant et les avancées concrètes

Le principe de durabilité est déjà inscrit dans la Constitution fédérale. Nous devons poursuivre avec rigueur la stratégie engagée. Nous sommes certes loin d’avoir atteint le but, mais nous sommes sur la bonne voie - notamment grâce à la loi climat, la loi pour l’électricité et la loi sur l’économie circulaire. C’est cette voie législative qui nous permettra d’atteindre nos objectifs. Les Vert’libéraux concentrent toute leur énergie sur ces mesures concrètes !

Une approche plus réaliste et durable

Pour protéger notre environnement de manière durable, nous devons adopter une vision à long terme. Planifier de façon rigoureuse et progresser à un rythme soutenable permettra d’éviter les écueils tout en maximisant les impacts positifs. Revisiter l’initiative afin de conjuguer ambition et faisabilité serait une démarche plus pertinente.

C’est en construisant un consensus autour de solutions réfléchies, adaptées et inclusives que nous pourrons garantir un avenir durable pour les générations futures.